Sortie des cinémas.
Le soir a coagulé en nuages bas. Un merle chante. Je m’arrête sous un arbre dénudé, défeuillé. Ses branches et ses ramilles dessinent un plan routier sur fond de ciel. La ville en fête, frisote ses guirlandes lumineuses à ses rues et ses arbres. L’oiseau siffle, invisible, dans un arbre illuminé. Il flûte joliment et je me tords le cou pour l’apercevoir. Un couple s’arrête et regarde dans la même direction.
- vous le voyez ? demandent-ils
- Non, je réponds
- Il est peut-être dans l’arbre voisin, ils rétorquent.
- J’ai déjà regardé, il n’y est pas, j’affirme
- Ce doit être un haut-parleur qui diffuse des chants d’oiseaux, disent-ils
A trois puis quatre sous l’arbre, le cou tendu, on cherche encore. En vain et nous rions du farceur qui a planqué là, une boîte digitale pour faire dresser la tête aux passants.
Un si beau chant sans oiseau, ça met une couche aigre-douce sur ma tartine de noël.
Quelques jours plus tard je repasse par cet endroit, même heure, le merle chante. J’attache mon vélo et lève la tête. Je le vois tout au-dessus de l’arbre, il existe, il est vrai, ses plumes luisent autour de son corps menu, tout vibrant du chant qu’il lance dans la ramille. Il existe !
aigre-douce, tu dis…
… et moi, et moi, qui arrive au bout de l’histoire… je suis si contente, trop contente, simplement si et trop… si trop tellement contente… d’apprendre qu’il existe, ton merle !
oui et je passe et repasse au même endroit pour l’entendre et l’apercevoir…
Merci Caroline !
Beautiful. It’s as if because you returned alone, faithful, that the bird showed himself to you. Thank you for touching my heart!
Imagine the power of this blackbird. He touched my heart and then touched yours on the other side of the planet. I need to collect some blackbird feathers for a special decoction ;o)
Happy blackbird year !
Vous devriez nous raconter vos histoires plus souvent ! Vous y excellez.
ah le beau compliment, j’en rougirais.
Merci beaucoup, Francis !