Il y a de l’ail aux ours à profusion dans le parc de mon arbre. Je suis assise sur sa racine et regarde les taches d’ombre et de lumière qui singent la danse du vent dans la ramure. Le printemps est tout bleu, tout vert de mon parasol de feuilles acides, aigües comme un bon vinaigre qui exalte une tendre laitue. Je dois avoir faim sans doute. Je pense aux frites de la place Jourdan toute proche. Une corneille avale des morceaux de pain puis s’éloigne et se dandine remuant de la croupe. Est-ce qu’une corneille a une croupe ? Celle-là a un déhanchement à étourdir. Une femme fait la récolte d’un plein sac de feuilles d’ail. Elle me dit que c’est « le parc » où le trouver et puis elle enchaîne sur le poulailler collectif dont neuf familles s’occupent depuis le 15 avril. Mais attention aux renards. Certains en ont vu au parc Leopold. C’est le temps où l’on contemple l’ombre vert bouteille sous les arbres sans frissonner, empli de gratitude pour l’apaisement qu’elle offre à l’œil crispé dans la lumière du midi. Des vagues fleuries clapotent au pied de la gloriette qui propose son banc de bois clair aux amoureux de passage. Que cette saison est douce aux cœurs tendres !
J’aime et le texte et ses images, et les photos, et la possible mais ondulante croupe de la corneille, et la saison douce aux coeurs tendre – de laitue ? – . Et puis « Attention aux renards » … c’est un sage conseil : je suis d’avis qu’il faut en prendre soin
🙂
Vous faites bien de me rappeler l’importance du renard ;o)
Magnifique
Merci Claire pour tes commentaires enthousiastes !
;o)
Avec plaisir de commenter
beau ce texte
de bouts d’humains et de vie
et comme ils dansent bien les mots
dessous ta tendre plume
…
et puis ensuite et puis après
je m’y baignerais bien avec vous
dans cette lumière
à guetter la corneille et le banc d’la gloriette…
mais dites-moi quand même, belle dame plume
vous me présenteriez
votre ami tulipier
si le tant gré des jours et le hasard du temps
faisaient se croiser nos deux ombres?
et puis ensuite et puis après
vous m’emmèneriez, n’est-ce pas
à la place aux frites…
Pour sûr et nous y irions boire une bière chez Bernard en mangeant nos frites.
Quel texte beau et tendre que celui-ci, merci Caroline !